de s’accommoder. La parole sur la bonté de Dieu, qui est disposé à nourrir les hommes comme il nourrit les passereaux, n’est guère plus susceptible aujourd’hui d’interprétation littérale que celle qui promet à la génération contemporaine de Jésus le spectacle du grand avènement. Est-il même si facile de se représenter Dieu pardonnant, d’après l’attitude du père qui célèbre le retour de son enfant égaré ? N’avons-nous pas, avec le même esprit de confiance, une idée assez différente de la Providence, de ses moyens d’action et de sa bonté ?
C’est une philosophie bien chétive que celle qui prétend fixer l’absolu dans un morceau d’activité humaine, intellectuelle ou morale. La pleine vie de l’Evangile n’est pas dans un seul élément de la doctrine de Jésus, mais elle réside dans la totalité de sa manifestation, qui a son point de départ dans le ministère personnel du Christ, et son développement dans l’histoire du christianisme. Tout ce qui est entré dans l’Évangile de Jésus est entré dans la tradition chrétienne. Ce qui est vraiment évangélique dans le christianisme d’aujourd’hui n’est pas ce qui n’a jamais changé, car, en un sens, tout a changé