du Sauveur, qui peut bien être, dans le présent, une mission d’enseignement, mais qui est autre dans l’avenir, et qui, au fond, dans son unité providentielle et logique, est celle d’agent introducteur et chef du royaume. Et si l'on entend le rôle du Christ juge en ce sens que sa prédication est le « signe critique », parce qu’elle « rend heureux et elle juge en même temps [1] », on ramène à une conception purement morale et abstraite ce qui était dans l’Evangile une espérance concrète et objective. Il peut être beau de dire que Jésus a été « la réalisation personnelle de l’Evangile [2] » ; mais si l’on entend par là. que Jésus a réalisé la connaissance parfaite du Dieu bon, l’on définit arbitrairement sa mission, et Ton ne sort pas du même cercle de théologie systématique. On a l’air de vouloir à tout prix restreindre le rôle du Christ, qui est universel par l’action et non seulement par l’idée, objectif et eschatologique, à la mesure d’une initiative individuelle, pour la communication d’une vérité sentie intérieurement et qui produit dès maintenant tout son effet bienfaisant.
Il est parfaitement vrai que l’Evangile ne contient