le Christ son Fils, et cela parce qu’il est le Père, parce qu’il est Dieu. Le fond de la pensée est le même que dans le passage de Jean [1] : « Nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, la révélé. » La connaissance propre du Fils a pour objet Dieu comme tel, et elle ne concerne pas uniquement la bonté de Dieu, comme si les auditeurs de Jésus avaient eu besoin qu’on leur apprît que Dieu était leur Père. Une pareille idée est aussi étrangère aux évangélistes qu’elle l’a été au Sauveur lui-même. C’est une explication artificielle et superficielle de la filiation divine de Jésus.
Le problème de la conscience messianique est à résoudre par d’autres moyens, et sans renvoyer à l'arrière-plan l’idée du Messie. Il est tout à fait curieux de voir comment certains théologiens protestants sont embarrassés de cette notion « juive », qu’ils élimineraient volontiers de l’Evangile de Jésus et attribueraient à la tradition apostolique, pour se faire un Christ selon leur cœur. Quelques-uns ont déjà soutenu que
- ↑ I,18.