radicale n’existe pas entre la profession de théologien et celle d’historien. Peut-être a-t-on vu déjà des théologiens qui savaient être historiens, c’est-à-dire prendre les faits tels qu’ils résultent des témoignages sainement compris, sans introduire leurs propres pensées dans les textes qu’ils interrogeaient, et en se rendant compte de la transposition que l’on fait nécessairement subir aux idées antiques lorsqu’on les adapte à la mentalité moderne. Mais il faut bien avouer qu’on en a toujours vu et que l’on en voit encore un bien plus grand nombre qui, pourvus d’un système général que la tradition leur a fourni ou qu’ils ont eux-mêmes élaboré sous l’influence de la tradition, tout en croyant parfois s’y soustraire, plient inconsciemment, ou même consciemment, les textes et les faits au gré de leurs doctrines. On doit ajouter que les adversaires des théologiens peuvent apporter aussi, et qu’ils ont apporté souvent, en ces matières d’histoire religieuse, des partis pris antécédents à l'examen
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