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breuses ; c’est une preuve que ce peuple, tout guerrier qu’il était, se livrait à l’agriculture. La Gaule a de tout temps été un pays fertile, qui ne demandait pour produire des moissons, qu’à s’ouvrir sous la main des hommes laborieux. Polybe et Strabon la signalent sous ce rapport. C’est une grande erreur de croire que nos pères ne vivaient que dans les bois.

En terminant ce court aperçu, nous dirons qu’il est impossible de se faire une juste idée de l’état du pays que nous habitons, depuis la domination romaine jusqu’au système féodal, de comprendre même notre histoire, sans avoir lu et médité les codes des Francs et des autres peuples, et leurs modifications. Il n’y a eu de noblesse d’aucune espèce dans les commencements de la première race ; il n’y avait que des esclaves et des ingénus, ou des vainqueurs et des vaincus ; ou, comme à Rome, les Romains et les Latins. L’institution des Leudes et fidèles date des derniers temps de la première race, ou au plus tôt de Dagobert, lorsque les rois voulurent s’affranchir de la tutelle des assemblées nationales, et former un conseil privé.

Paris, ce 4 avril 1828.

ISAMBERT