Page:Lois de Manou, trad. Loiseleur-Deslongchamps, 1833.djvu/19

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duite dans le texte, de sorte que l’on peut du premier coup d’œil distinguer le texte des explications et des développemens donnés par le scholiaste.

Quant à la prononciation des mots indiens, je dois, pour les personnes étrangères à la langue sanscrite, expliquer ce qui pourrait fournir matière à quelque erreur. Les lettres ch doivent toujours être prononcées d’une manière douce, comme dans char, cheval. Ainsi, pour le mot Vasichtha, prononcez Vasichetha, et non vasiktha. Le g doit toujours avoir un son dur, comme s’il était suivi d’un u. Ainsi, pour Angiras, prononcez Anguiras, et non Anjiras. L’s même entre deux voyelles, ne doit jamais avoir le son du z. Ainsi, pour Vaisya, prononcez Vaicya, et non Vaizya.

L’excellente traduction de Jones a réuni les suffrages des Indianistes, entre autres celui du savant Colebrooke, qui a presque toujours adopté cette traduction pour les passages de Manou cités dans le Digeste des lois indiennes relatives aux contrats et aux successions. Dernièrement encore le mérite de ce précieux travail a été dignement apprécié par l’illustre Schlegel, dans son intéressant et curieux ouvrage sur l’étude des langues asiatiques. « La traduction de Jones, dit M. de Schlegel, est en général d’une grande fidélité ; elle tombe quelquefois dans la paraphrase, mais c’était presque inévitable, vu la brièveté des stances mesurées de l’original. Le coloris du style est surtout admirable ; il respire en même temps la majesté législative et je ne sais quelle simplicité sainte et patriarcale. Nous sommes transportés comme par enchantement dans les siècles, les mœurs et la sphère d’idées qui ont concouru à mettre