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III. — HISTOIRE DE L’APOCALYPSE DE PIERRE


L’apocalypse de Pierre a joui au début d’une autorité considérable : elle l’a conservée beaucoup plus longtemps que l’évangile apocryphe attribué au même apôtre.

D’après l’antique document qui porte le nom de canon de Muratori (milieu du iie siècle), l’apocalypse de Pierre était, malgré certaines protestations, « reçue » dans l’Église de Rome[1].

Clément d’Alexandrie paraît lui avoir accordé une confiance sans réserve : il l’avait commentée dans ses « Hypotyposes » avec les écrits du Nouveau Testament (H. E., VI, 14, 1). Il en fait, dans ses Eclogae ex scriptis propheticis, au moins trois citations[2].

  1. « Apocalapse etiam iohannis et petri tantum recipimus quam quidam ex nostris legi in eclesia nolunt » (l. 71-73). M. Zahn, alléguant que l’apocalypse de Pierre ne paraît pas avoir été connue en Occident, propose de corriger : « Apocalypsin etiam Johannis et Petri [unam] tantum recipimus [epistulam ; fertur autem altera] quam quidam ex nostris etc… » (II, p. 110, cf. 105-110). Il nous paraît difficile de faire plus agréablement violence au texte (cf. Harnack, das N. T. um das Jahr 200, 1889, p. 84.)
  2. §§ 41, 48, 49.