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qu’à l’exception d’un peuple, on pouvait se moquer de tous les étrangers. »

La suite de la pétition est encore plus amère. — Les réformes intérieurs qui y sont demandées montrent le hideux agiotage du gouvernement et la plaie profonde qu’il a faite au pays.

Les demandes des pétitionnaires sont formulées assez hardiment pour ne pas exiger de longs commentaires. La signature d’aucun daïmio ne figure au bas du document, mais des agents importants de ceux-ci l’ont signé. Ils sont à la tête du mouvement et d’un corps d’armée dépassant le chiffre de 100,000 hommes.

Le Mikado, dit-on, saisira cette occasion pour mettre fin à l’arbitraire du Taïkong et aux humiliations qu’il lui inflige. Le chef des révolutionnaires est Chimotrou, un très haut officier de Satsooma. La plus grande preuve que Chimotrou a fait impression sur l’esprit du Micado, c’est que celui-ci vient de le revêtir du titre d’Ezoomino Kami et de le désigner pour accompagner le commissaire qu’il envoie à Jeddo pour demander des explications sur les plaintes des mécontents. Un très haut personnage du kooghe est en route pour Jeddo (on appelle kooghe le corps des officiers attachés au service du Micado, par opposition au Bookey, qui comprend le Taïkong, les daïmios et leurs officiers. Primitivement, le kooghe n’était autre chose que le gouvernement proprement dit, et le Bookey formait l’armée. Le Taïkong et plusieurs daïmios reçoivent assez souvent du Micado des titres propres au kooghe, titres qui leur confèrent des privilèges recherchés).

Le délégué du Micado est Oobara-Saïmon Kembisou,