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présents, sans négliger les petits consuls. Il faut les tenir dans le respect et la crainte, en leur montrant toujours la majesté du pays.

Si encore nous pouvions voir ces forts, ces bâtiments de guerre, nous regretterions moins notre argent. Mais il paraît que tout reste sur le papier. Vous pensez qu’il suffira de montrer le plan aux étrangers pour leur faire prendre la fuite ; nous en doutons, car ils savent presque aussi bien peindre que nous. Vous nous parlez quelquefois d’économie politique ; nous reconnaissons même que vous nous donnez là-dessus d’excellents avis. Malheureusement, nous avons plusieurs exemples en contradiction flagrante avec vos théories. Nous n’en citerons que deux. Le dernier en date est cette vaine et inutile pompe pour le voyage à Jeddo de la future épouse du Taïkong. Combien de dix mille rios ont été alors dépensés inutilement ? Qu’avons-nous besoin de parler des sommes fabuleuses employées à rebâtir le palais du Chiogong ? Nous n’oserions pas entrer dans le détail du gaspillage de l’argent du fisc. Ce serait une honte pour le pays et une tristesse pour le Micado. La rumeur publique a flétri une série de vols commis au grand jour, par les plus hauts officiers de Jeddo, mais si quelqu’un ose élever la voix pour protester, il disparaît mystérieusement pour toujours.

Puisque toutes les fois que vous avez recours à nos finances vous nous rappelez aux grands principes de l’économie politique, permettez-nous de vous en citer un cas pratique pour tout le pays.

Autrefois, des troubles et des événements dont le souvenir se perd dans le lointain des âges ont exigé la présence permanente des seigneurs à Jeddo. Ces temps ne sont plus, et cependant les seigneurs sont toujours