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choix ne pouvait tomber sur un homme plus impopulaire. Il est non-seulement hostile aux étrangers, mais il s’est aliéné tous les Japonais éclairés par ses mesures étroites et réactionnaires. Il est cependant le premier parmi les Foudaye (on appelle Foudaye les Daïmios qui ont reçu leurs fiefs de la dynastie actuelle des Chogoung) ; son titre est Matsoudaïra Fhigono Kami, daïmio de Aidzou (N.-O. de Nippon). Le Go-ro-dgio a été aussi renouvelé et ne paraît être qu’une deuxième édition du Go-taï-ro. L’administration a subi des changements radicaux dans ses plus bas officiers. Elle est cependant loin, d’être épurée et n’en est que plus hostile, plus haineuse pour l’étranger. Le gouvernement, sans avoir une idée juste de la situation, a le sentiment de sa gravité. L’envoyé du Micado lui a dit des vérités que la flatterie et la corruption qui entourent le Taïkong tenaient cachées avec grand soin. Le gouvernement, dans son chef, est cité au tribunal du vrai souverain. L’un des Go-san-kio (les trois familles les plus proches du Taïkong par la parenté) serait chargé temporairement de la lieutenance avec le titre de vice-Taïkong.

Le jeune Taïkong obéira, sans aucun doute, à l’appel du Micado ; il est trop capable, cependant, pour ne pas comprendre que ce voyage est pour lui une question de la plus haute gravité. Il ne quittera Jeddo que lorsqu’il aura armé son parti suffisamment pour le soutenir contre une surprise et l’appuyer dans la défense qu’il présentera à l’Empereur. La lutte qui se prépare réveillera bien des haines, bien des ambitions qui dormaient depuis des siècles. Le Chogoun actuel n’est qu’un membre des trois familles du Go-san-kei, de la famille de Kichou, qui n’ont droit au taïkonnat qu’après le Go-san-kio. Il a à se faire pardonner la préférence qui