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II
Bien des années se sont écoulées ; l’affreux souvenir de la persécution la plus sanglante sur laquelle ait à pleurer l’Église ne s’est point effacé encore.
Par une froide journée du mois de mars 1542, un homme de trente-cinq ans à peine, vêtu du costume que saint Ignace de Loyola venait récemment de faire prendre à ses disciples, un homme traversait les rues presque solitaires de Lisbonne. Ses traits noble et purs, respirant l’onction sainte, ont je ne sais quelle expression ardente à la fois et résignée que donnent seuls le sacrifice et la vertu.
Où va-t-il ?
À ses côtés, un prêtre du même ordre, plus âgé sans doute, si nous en jugeons par sa démarche lente et difficile. Celui-ci se nomme Rodriguez.