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colorée des rayons du soleil, n’éveillera-t-elle pas l’attention de nos infatigables explorateurs ? Et si la France, l’Italie, l’Espagne, l’Autriche, éminemment catholiques, lancent leurs vaisseaux dans ces parages, trop longtemps délaissés par elles à l’esprit mercantile des sectes prétendues réformées, nous pouvons être certains que les comptoirs feront place à l’autel, et les ventes à l’encan cesseront devant la croix romaine.

Il est douloureux, en effet, de songer que les contrées les plus riches du monde, celles que Dieu semblait avoir bénies de préférence, sont livrées à quelques trafiquants qui en expriment le suc sans jamais s’occuper de la destinée future des populations qu’ils écrasent !

Du contact incessant d’une civilisation, encore dans toute sa vigueur, et de ces splendeurs déchues qui, depuis des siècles, se traînent dans la même voie, sans rien perfectionner, naîtra une fusion que l’intérêt des échanges ne saurait maintenir, que la guerre romprait sous le plus léger prétexte. Il n’est de vrai ciment entre les nations, quelles qu’elles soient, que la similitude de religion ; et dans le courant où nous sommes entraînés, dans le désir de l’Europe et de l’Asie d’arriver à une étroite union, il faut nous faire apostats ou répandre les bienfaits de l’Évangile. Je sais bien que nul de nous n’hésiterait dans son choix ; mais, je le sais aussi, le principe religieux est le seul lien puissant qui résiste à la diversité des mœurs, des caractères et des intérêts.

Je l’avoue, en présence des derniers événements, lorsque je considère la prédominance de l’Europe sur l’Orient, prédominance reconnue par lui, j’ai le ferme espoir que Dieu aidant, et avec le concours des puis-