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à la fois que celui que Rome offrait, dans ces jours, à l’admiration des fidèles. Les prêtres se comptaient par milliers, et des contrées les plus lointaines les pasteurs étaient accourus. Quelle impression ont-ils du rapporter dans leurs diocèses isolés, à peine naissants !

Le 3 juin, monseigneur Dupanloup, évêque d’Orléans, prêchait en faveur des orientaux dans l’église de Saint-André-della-Valle, une des plus belles basiliques de Rome, bâtie sur la scena du théâtre Pompeï.

Plus de 120 évêques et une foule innombrable d’ecclésiastiques de toutes les nations et de séculiers occupaient l’église pour l’entendre. Plusieurs fois même, malgré la sainteté du lieu, des applaudissements ont éclaté dans l’auditoire et interrompu l’orateur. « Si les évêques sont arrivés de France à Rome plus nombreux que de tout autre pays s’est-il écrié, c’est parce que la fille aînée de l’Église devait se presser avec plus de dévouement et de transport auprès de mère, l’Église Romaine, et de son chef, le successeur de saint Pierre. »

Monseigneur Dupanloup parla dans la première partie de son discours des motifs qui amenaient les évêques à Rome, représentants du monde catholique dont la voix ne résonne peut-être pas aussi haut que celle de la presse, mais qui cultive au fond de son cœur les dogmes que lui ont transmis ses ancêtres, et n’a pas besoin d’aller au fond des choses puiser l’amertume de la vie et la lassitude de vivre. Dans la seconde partie, monseigneur d’Orléans a montré le devoir imposé à tous les chrétiens d’Occident de venir au secours de leurs frères orientaux. Les marques d’approbation les signes d’enthousiasme, les bravos frénétiques et saints, pourquoi ne pas le dire ? résonnaient dans l’enceinte sacrée et mon-