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japonais. C’est l’histoire de leurs souffrances et de leur gloire que je veux vous raconter.

Les Indes orientales venaient, sous le règne de don Juan, d’être visitées par Mendez Pinto, et la renommée s’était hâtée de répandre en Europe les récits des merveilles explorées par les hardis navigateurs. Ce qui frappa surtout l’esprit des deux monarques de la péninsule ibérique, ce fut l’état d’abrutissement religieux dans lequel vivaient ces populations lointaines, et néanmoins très voisines de notre civilisation, par la douceur de leur caractère et le goût des arts européens.

Avant d’entrer dans les détails des travaux de nos missionnaires, de décrire les persécutions dont Taïco-Sama récompensait leurs travaux apostoliques, nos jeunes lecteurs voudront bien nous suivre dans une excursion géographique dont nous tâcherons de leur adoucir l’aridité.

L’empire du Japon est l’un des plus considérables de l’extrême Orient de notre hémisphère. Situé entre le 41° 30’ et le 31° de latitude nord entre le 127° 50’ et le 140° 50’ de longitude est, il se compose d’un archipel dont les îles nombreuses comptent environ quarante millions d’habitants. Ces chiffres ne sont qu’approximatifs, aucune donnée certaine n’étant encore parvenue en Occident. Le Japon se divise en quatre parties, séparées par quelques détroits fort découpés, dont le principal est celui qui porte le nom de l’infortuné Lapérouse ; jusqu’à lui, les peuples occidentaux avaient cru que l’empire formait un continent ; mais, en cinglant vers le sud, l’illustre navigateur longea l’île Sagalien, située dans la mer d’Okhotsk, et toucha aux Kouriles, au-dessous du