Page:Lodoïx - Les saints martyrs japonais, 1863.pdf/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien ensemble, et les Anglais fréquentent indifféremment les trois églises, selon que les ministres leur plaisent. Nous n’avons pas beaucoup à souffrir de la part de ces ministres ; ils ne s’occupent guère que de leurs compatriotes ; l’anabaptiste est le plus entreprenant : il a maître d’école et catéchiste : il pénètre dans les familles et y débite force calomnies contre nous ; mais c’est avec peu de succès. On n’aime point ici les prédicateurs avec femmes et enfants…

Notre paroisse de la ville, que je connais, parce que j’y ai travaillé trois ans, est généralement bonne, eu égard à ce pays où le mélange des païens de toute espèce exerce toujours une influence défavorable : l’église est assez fréquentée, et le devoir pascal s’y remplit convenablement ; elle est maintenant desservie par un prêtre de Lyon, nommé M. Monissol. Celle où je suis actuellement s’appelle Pulo-Diken ; le nombre des chrétiens y est de neuf cents, dont la moitié métis et la moitié Chinois. J’ai à desservir deux chapelles ; à une grande distance l’une de l’autre, et plus de la moitié de la route est dans les montagnes ; ainsi, je suis missionnaire montagnard, et j’ai beaucoup de fatigues : un prêtre chinois les partage avec moi. C’est à Pulo-Diken qu’est le centre de ma chrétienté. Ma succursale s’appelle Balek-Pulau, c’est-à-dire Outre-Mont : il ne s’y trouve que des Chinois, au nombre seulement de deux cent douze ; mais de nouvelles familles commencent à s’y établir, et, dans peu d’années, le nombre aura beaucoup augmenté. Le dernier baptême qui s’y est fait a été administré par Mgr Pellerin, dont je vous parlerai bientôt. Tous les Chinois de cette chrétienté sont cultivateurs ; et quoique très éloignés de l’église, pour la plupart, ils sont assez fidèles à se rendre à l’office divin. Mes chrétiens sont éparpillés