Page:Lodoïx - Les saints martyrs japonais, 1863.pdf/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans le royaume de Quédah, et le gouverneur de l’île fut très heureux de les avoir pour commencer son établissement. Ils vinrent donc s’y fixer sous la conduite d’un missionnaire. Le chef anglais leur donna des terres et renta même une école catholique, d’où il prit ensuite tous ses employés ; et même jusqu’à présent on a continué de payer à cette école cent roupies par mois (cette monnaie vaut un peu plus de deux francs). Les chrétiens qui venaient de Quédah étaient tous des métis, descendants de Portugais, de Français, d’Espagnols, etc. ; leur langage était le siamois ; mais peu à peu ils l’abandonnèrent pour le malais et l’anglais. L’île de Pinang est le siège du Vicaire apostolique, et se trouve divisée en trois paroisses : celle de la ville, celle de Pulo-Diken et celle de Batra-Kavare, qui n’est pas dans l’île, mais sur le continent, tout près de Pulo-Pinang. La paroisse de la ville compte environ huit cents individus, presque tous métis : on y remarque seulement quelques Anglais, Irlandais et Chinois ; ils ont une belle église, nouvellement achevée, une école, tenue par les Frères de la Doctrine chrétienne, et une autre, par des Sœurs du Saint-Enfant-Jésus : ces Dames ont aussi un orphelinat de 80 enfants, ce qui, avec ceux des classes, leur donne 150 élèves. Les Frères en ont environ 120. Ces écoles font beaucoup de bien et donnent du relief à la mission. Les Anglais ont aussi une école de garçons, fréquentée par plus de 250 enfants, presque tous païens : cette école se nomme libre ; on n’y enseigne que l’anglais ; la religion n’y figure en rien, si ce n’est pour les enfants qui se trouvent à l’orphelinat protestant. Ici comme ailleurs, le protestantisme affiche la division qui le caractérise : dans cette petite île, il n’ya pas moins de trois sectes, l’épiscopalienne, la presbytérienne eL l’anabaptiste, mais elles sont assez