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qu’il adressa au Micado et qui obtint la réponse si laconique et si vague que nous avons citée, était calculé pour sonder les intentions du souverain sans se compromettre. Le gouvernement acceptera-t-il l’explication du seigneur de Satsooma ? Oui, sans aucun doute, surtout dans les circonstances actuelles. Sa réponse à ce modèle de diplomatie est déjà connue. Le gouvernement de Jeddo s’efforce de remercier l’ex-daïmio sans vouloir le remercier, et insiste sur son éloignement immédiat de Miiako. Celui-ci cependant, toujours pour cause d’utilité publique, retarde son départ et prépare probablement un autre plan. Le Japonais, trois fois Chinois sous ce rapport, n’est jamais à bout d’expédients. Il reviendra cent fois à la charge si son intérêt le demande, il s’exposera, avec une bravoure que fort heureusement nous ne connaissons pas, au plus humiliant démenti : c’est que pour eux le mensonge et la ruse n’ont rien de dégradant. Plusieurs ont même prétendu que c’était un titre de recommandation pour le Japonais. J’ai eu l’occasion de connaître intimement de hauts et de bas employés, et après des heures d’une conversation très nourrie, je me suis sérieusement demandé si je pouvais en conscience affirmer que je croyais avoir entendu une vérité, me flatter que j’avais acquis la connaissance exacte d’un fait ou d’un événement quelconque. Je ne veux point dire qu’ils sont, par nature ou éducation, incapables de sincérité. J’ai de nombreuses preuves du contraire. Pour avoir d’eux la connaissance d’un fait aussi exactement que leur ignorance vous permet de l’obtenir, il y a même une recette infaillible et que je m’empresse de livrer à tous ceux qui seraient appeler à en user plus tard ; cette recette, la voici : montrez au fonctionnaire un intérêt personnel supérieur à