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capables de nous éclairer sur les bénignes intentions du gouvernement du Taïkong, nous renonçons à toute espérance de renseigner nos amis et nos compatriotes.

Aux dernières nouvelles, dix-huit daïmios se retiraient brusquement de Jeddo sans prendre congé.

E.-E. Mermet.


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Hakodate, Japon, 1er septembre 1862.

L’étoile de la révolution du Japon pâlit de jour en jour. Est-ce pour nous une bonne où une mauvaise nouvelle ? Probablement l’une et l’autre. Les salutaires réformes proposées par les membres sérieux de l’opposition amèneraient infailliblement un changement dans la politique si persévéramment exclusive envers l’étranger. D’un autre côté, nous ne devons pas nous dissimuler que cette queue d’hommes sans honneur et sans âme, qui suit les grandes révolutions, comme les oiseaux de proie suivent de grandes et glorieuses armées, ne soit quelque chose de hideux, un je ne sais quoi qui ne respire que meurtre et pillage. Quoi qu’il en soit, les nouvelles sont pour la paix. Comme je vous le faisais pressentir dans ma dernière lettre, le succès ou l’insuccès de la révolution dépendait surtout de la suprême décision du Micado. Or, il paraît que ce souverain a exprimé sa pensée au sujet du mouvement. Tout le monde a été très étonné d’ap-