ne se hasarde gueres à le mettre d’abord à un rude exercice. Il en est de même de l’Esprit, s’il est une fois accablé sous le poids d’une Contention trop forte, il n’y est plus propre à l’avenir, ou du moins il ne s’attache qu’avec peine à un sujet qui demande une profonde & serieuse méditation. Il faut conduire l’Esprit insensiblement & par degrez à ce qu’il y a de plus abstrus & de relevé dans les Sciences, & de cette maniere il n’y trouve presque rien, dont il ne puisse venir à bout. On m’objectera peut-être qu’avec cette lenteur il est impossible d’aprofondir certaines Sciences qu’il y a. Mais l’Exercice est capable de mener plus loin qu’on ne s’imagine ; outre qu’il vaut mieux marcher à pas comptez dans un chemin scabreux & difficile, que de se rompre une jambe & de s’estropier pour le reste de ses jours. Celui
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