Page:Locke - Oeuvres diverses, 1710.djvu/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Lumiere & de la Verité. Il n’y a pas d’autre moien, si l’on veut jouir de ce tresor, & de ce riche Metail, que de fouiller dans les entrailles de la Terre, & de remuer bien de l’ordure. Le Sable & les Caillous accompagnent presque toujoûrs cette Mine, mais l’or n’en est pas moins or pour cela, & tout Homme qui se donne la peine de le chercher, ne peut que devenir riche. Il n’est pas même à craindre que le melange nous trompe ; puis que nous avons tous une Pierre de touche, si nous voulons nous en servir, pour distinguer le veritable or du clinquant, & la Verité de ce qui n’en a que les apparences. Si nous perdons l’usage de cette Pierre de touche, je veux dire de la Raison, & qu’elle se gâte, cela ne vient que des prejugez dont on se coëffe, de l’orgueil qui nous aveugle, & des bornes étroites où

nous