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nul doute que cela ne continue dans la suite, pendant que les magistrats et les peuples croiront qu’il faut persécuter les hérétiques, et que les ministres de l’Évangile, qui devraient être les hérauts de la paix et de la concorde, crieront aux armes à plein gosier, et seront les impitoiables auteurs des croisades. L'on pourrait s’étonner de voir que les princes aient laissé agir ces incendiaires et ces perturbateurs du repos public, si l’on n’était bien informé qu'ils ont eu bonne part à la proie, et qu'ils ont abusé de l'avarice et de l'orgueil de certaines gens, pour augmenter leur pouvoir. En effet, qui ne s'apercevrait d'abord, que ces bons ecclésiastiques ont plutôt servi de ministres d’État que de ministres de l’Évangile ; que, par une lâche complaisance, ils ont flatté l’ambition et le despotisme