que la société politique ne s’est formée que pour la conservation des biens temporels de cette vie, et que chacun s’est réservé le soin de son âme, qui n’a jamais pu dépendre du gouvernement civil. Ainsi la protection de la vie et de toutes les choses qui la regardent, est l’affaire du public, et il est du devoir du magistrat d’en conserver la jouissance à ceux qui les possèdent. Il ne peut donc les ôter ni les donner à qui il lui plaît, ni en dépouiller quelques-uns sous prétexte de leur religion, qui, soit qu’elle se trouve fausse ou vraie, ne porte aucun préjudice aux biens temporels des autres concitoyens.
Mais, ajoute-t-on, si le magistrat croit qu’une pareille ordonnance tourne au bien du public, ne doit-il pas la faire ? Voici ma réponse : comme le jugement de chaque particulier, s’il est