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plusieurs autres défauts sont des péchés de l’aveu de tout le monde ; mais qui s’est jamais avisé de dire que le magistrat a droit de les punir ? Comme ces défauts ne portent aucun préjudice aux biens des autres, et qu’ils ne troublent point le repos public, les lois civiles ne les condamnent pas, dans les lieux mêmes, où ils sont reconnus pour des péchés. Ces lois ne disent mot non plus contre le mensonge, ni le parjure, à moins que ce ne soit en certains cas, où l’on n’a nul égard à la turpitude du crime, ni à la divinité offensée, mais à l’injustice faite au public et aux particuliers. D’ailleurs, si un prince païen ou mahométan croit que la religion chrétienne est fausse et désagréable à Dieu, ne pourra-t-il pas l’extirper avec le même droit, que vous prétendez avoir pour abolir la sienne?