ou il n’y peut rien changer. S’il lui est permis de faire des lois, d’employer la force et les tourments, pour introduire quelques dogmes ou quelques ceremonies chose dans l'Église, quelles bornes lui prescrira-t-on et ne pourra-t-il pas avec autant de droit et les mêmes armes imposer tout ce qu’il s’imagine être véritable? Il n’y a donc personne que l’on doive priver de ses biens temporels à cause de la religion. Les peuples mêmes de l’Amérique, assujettis à un prince chrétien, ne doivent pas être dépouillés de leurs vies et de leurs terres, parce qu’ils n’embrassent pas le christianisme. S’ils comptent de plaire à Dieu et d'obtenir le salut par la pratique des cérémonies qu’ils ont héritées de leurs ancêtres, nous devons les abandonner à eux-mêmes et à la miséricorde divine. Mais pour mieux approfondir cette matière,
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