il y a entre l’Église et l’État. La loi ne saurait empêcher aucune assemblée religieuse, ni les prêtres d’aucune secte, de tourner à un saint usage ce qui est permis à tous les autres sujets dans la vie ordinaire et civile. Si l’on peut manger du pain chez soi, ou boire du vin, assis ou à genoux, sans qu’il y ait du crime, le magistrat ne saurait défendre cette pratique dans l’Église, quoique le pain et le vin y soient destinés à un tout autre usage qu'à la nourriture du corps. Tout ce qui peut préjudicier au public, et que les lois défendent pour le bien commun de la société, ne doit pas être souffert dans l'Église, à quelque usage sacré qu'on l'emploie, ni demeurer impuni. Mais il faut que le magistrat prenne bien garde à n'abuser pas de son pouvoir, et à ne point opprimer la liberté d’aucune Église, sous prétexte du bien public.
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