et que tout le pouvoir des hommes joint ensemble ne saurait leur donner cette efficace. Dans tout ce qui regarde la vie civile, l’usage des choses indifférentes, que Dieu n’a pas expressément défendues, nous est permis ; et, en ce cas, l’autorité humaine peut avoir lieu : mais il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit de la religion. Dans le culte divin, les choses indifférentes ne deviennent légitimes que par l’institution de Dieu, qui a jugé à propos de les élever à cette dignité, et qui, en ses grandes compassions pour nous misérables pécheurs, les veut bien recevoir comme des marques de notre obéissance. Lorsque ce juge suprême nous demandera un jour, Qui a requis cela de vos mains ? il ne suffira pas de lui répondre, que le magistrat l’a commandé. Si le pouvoir civil s’étend jusque-là, qu’y a-t-il qu’on ne puisse
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