Qu’importe, s’il me guide lui-même, ou s’il me remet à la conduite des autres ? je dépends toujours de sa volonté ; et, de quelque manière qu’on le prenne, il décide de mon salut. Si un Juif, par l’ordre de son roi, avait sacrifié à Baal, s’en serait-il mieux trouvé quand on lui aurait dit que le roi ne pouvait rien établir de son chef sur la religion, ni ordonner aucune sorte de culte à ses sujets, qu’avec l’approbation des prêtres et des docteurs de la loi ? Si la doctrine d’une Église est vraie et salutaire, parce que ses prêtres, ses ministres et ses dévots en parlent avec de grands éloges, et l’élèvent jusques aux nues, où sera la doctrine erronée, fausse et pernicieuse ? Le dogme des Sociniens me paraît douteux ; le culte des catholiques romains et des Luthériens m’est suspect ; en serai-je plus en sûreté,
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