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E P I T R E.


A MONSEIGNEUR,


MONSEIGNEUR


EDMUND SHEFFIELD


D U C    D E


BUCKINGSHAMSHIRE & NORMANDY,
MARQUIS DE NORMANDY, COMTE DE MULGRAVE, BARON DE BUTTERWICK, &c.


Monseigneur

En vous dédiant ce Livre, je puis hardiment vous en faire l’éloge ; C’eſt le Chef-d’œuvre d’un des plus beaux Genies que l’Angleterre aît produit dans le dernier Siecle. Il s’en eſt fait quatre Editions en Anglois ſous les yeux de l’Auteur, dans l’eſpace de dix ou douze ans ; & la Traduction Françoiſe que j’en publiai en 1700. l’ayant fait connoître en Hollande, en France, en Italie & en Allemagne, il a été & eſt encore autant eſtimé dans tous ces Païs, qu’en Angleterre, où l’on ne ceſſe d’admirer l’étendue, la profondeur, la juſteſſe & la netteté qui y regnent d’un bout à l’autre. Enfin, ce qui met le comble à ſa gloire, adopté en quelque maniére à Oxford & à Cambrige, il y eſt lu & expliqué aux Jeunes gens comme le Livre le plus propre à leur former l’Eſprit, à régler & étendre leurs Connoiſſances ; de ſorte que Locke tient à préſent la place d’Aristote & de ſes plus célèbres Commentateurs, dans ces deux fameuſes Univerſitez.

Vous pourrez dans quelque temps, Monseigneur,