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XVI
AVERTISSEMENT

** Dans ſa Rhetorique ou Art de Parler. Pag. 49 Edition d’Amſterdam, 1699. le P. Lami, qu’elle eſt plus propre qu’aucune autre pour traiter les Sciences parce qu’elle le fait avec une admirable clarté. Je n’ai garde de me figurer, que ma Traduction en ſoit une preuve, mais je puis dire que je n’ai rien épargné pour me faire entendre ; & que mes ſcrupules ont obligé M. Locke à exprimer en Anglois quantité d’endroits, d’une maniere plus préciſe & plus diſtincte qu’il n’avoit fait dans les trois premiéres Editions de ſon Livre.

Cependant, comme il n’y a point de Langue qui par quelque endroit ne ſoit inférieure à quelque autre, j’ai éprouvé dans cette Traduction ce que je ne ſavois autrefois que par ouï dire, que la Langue Angloiſe eſt beaucoup plus abondante en termes que la Françoiſe, & qu’elle s’accommode beaucoup mieux des mots tout-à-fait nouveaux. Malgré les Règles que nos Grammairiens ont preſcrites ſur ce dernier article, je crois qu’ils ne trouveront pas mauvais que j’aye employé des termes qui ne ſont pas fort connus dans le Monde, pour pouvoir exprimer des Idées toutes nouvelles. Je n’ai guere pris cette liberté que je n’en aye fait voir la néceſſité dans une petite Note. Je ne ſai ſi l’on ſe contentera de mes raiſons. Je pourrois m’appuyer de l’autorité du plus ſavant des Romains, qui, quelque jaloux qu’il fut de la