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par M. Locke.

pour être sous un pouvoir absolu, arbitraire, despotique ; aussi leurs maîtres ne pouvoient les tuer en aucun tems, puisqu’ils étoient obligés de les laisser aller en un certain tems[1], et de ne trouver pas mauvais qu’ils quittassent leur service. Les maîtres même de ces serviteurs, bien loin d’avoir un pouvoir arbitraire sur leur vie, ne pouvoient point les mutiler ; et s’ils leur faisoient perdre un œil, ou leur faisoient tomber une dent, ils étoient tenus de leur donner la liberté[2].




CHAPITRE IV.

De la Propriété des choses.


Ier. Soit que nous considérions la raison naturelle, qui nous dit que les hommes ont droit de se conserver, et conséquemment de manger et de boire, et de faire d’autres choses de cette sorte, selon que la nature les fournit de biens pour leur subsistance ; soit que nous consultions la révélation, qui nous apprend ce que Dieu a accordé

  1. Cela s’entend des Juifs, en l’année du Jubilé.
  2. Exode XXI, 27.