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Du Gouvernement Civil,

Barclay allègue, diffèrent peu de ceux dont j’ai fait mention ci-dessus, et que j’ai dit qui dissolvoient les gouvernernens. Il faut pourtant remarquer qu’il a omis le principe d’où cette doctrine découle, et qui est, qu’un Roi abuse étrangement de la confiance qu’on avoit mise en lui, et de l’autorité qu’on lui avoit remise, lorsqu’il ne conserve pas la forme de gouvernement dont on étoit convenu, et qu’il ne tend pas à la fin du gouvernement même, laquelle n’est autre que le bien public et la conservation de ce qui appartient en propre. Quand un Roi s’est détrôné lui-même, et s’est mis dans l’état de guerre avec son peuple ; qu’est-ce qui peut empêcher le peuple de poursuivre un homme qui n’est point Roi, comme il seroit en droit de poursuivre tout autre homme qui se seroit mis en état de guerre avec lui ? Que Barclay et ceux qui sont de son opinion, nous satisfassent sur ce point.

« (Aussi, il me semble qu’on peut remarquer ici ce que Barclay dit, que le peuple peut prévenir le mal dont il est menacé, avant qu’il soit arrivé. En quoi il admet la résistance, quand la tyrannie n’est en-