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par M. Locke.

son Roi, à moins que ce Souverain ne pratiquât des choses qui lui fissent perdre le droit et la qualité de Roi. Car, alors il se dépouille lui-même de sa dignité et de ses privilèges, et devient un homme privé ; et par le même moyen le peuple lui devient supérieur ; le droit et l’autorité qu’il avoit pendant l’interrègne, avant le couronnement de son Prince, étant retournés à lui. Mais, véritablement, il n’arrive guère qu’un Prince, fasse des choses de cette nature ; et que, par conséquent, lui et le peuple en viennent à ce point dont il est question. Quand je médite attentivement sur cette matière, je ne conçois que deux cas, où un Roi cesse d’être Roi, et se dépouille de toute la dignité royale, et de tout le pouvoir qu’il avoit sur ses sujets. Winzerus fait mention de ces deux sortes de cas. L’un, arrive, lorsqu’un Prince a dessein et s’efforce de renverser le gouvernement, à l’exemple de Néron, qui avoit résolu de perdre le sénat et le peuple romain, et de réduire en cendres et dans la dernière désolation la ville de Rome, par le fer et par le feu, et d’aller ensuite établir ailleurs sa demeure ; et à l’exemple encore