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par M. Locke.

est, sans doute, aussi en droit de porter des coups. En cette rencontre, il a dû être permis à Barclay, et le doit être à tout autre homme, de porter des coups, de donner de grands coups de sabre sur la tête, ou de faire des balafres au visage de son agresseur, avec toute la révérence, avec tout le respect imaginable. Il faut avouer qu’un homme qui sait si bien concilier les coups et le respect, mérite, pour ses peines et pour son adresse, d’être bien frotté, mais d’une manière extrêmement civile et respectueuse, dès que l’occasion se présentera. Pour ce qui regarde la seconde restriction, fondée sur ce principe : un inférieur n’a pas droit de punir un supérieur ; je dis que le principe en général est vrai, et qu’un inférieur n’a point droit de punir son supérieur, tandis qu’il est son supérieur. Mais opposer la force à la force, étant une action de l’état de guerre, qui rend les parties égales entre elles, et casse et abolit toutes les relations précédentes, toutes les obligations et tous les droits de respect, de révérence et de supériorité ; toute l’inégalité et la différence qui reste, c’est que celui qui s’oppose à un agresseur injuste, a cette supériorité et cet avantage sur lui, qu’il a