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par M. Locke.

dessein funestes contre lui, et qu’il est exposé au plus grands dangers ; alors, il ne faut point s’étonner s’il se soulève, et s’il s’efforce de remettre les rênes du gouvernement entre des mains qui puissent le mettre en sûreté, conformément aux fins pour lesquelles le gouvernement a été établi, et sans lesquelles, quelques beaux noms qu’on donne à des sociétés politiques, et quelques considérables que paroissent être leurs formes, bien loin d’être préférables à d’autres qui sont gouvernées selon ces fins, elles ne valent pas l’état de nature, ou une pure anarchie ; les inconvéniens se trouvant aussi grands des deux côtés ; mais le remède à ces inconvéniens étant beaucoup plus facile à trouver dans l’état de nature ou dans l’anarchie.

XVI. En troisième lieu, je réponds que le pouvoir que le peuple a de pourvoir de nouveau à sa sûreté, en établissant une nouvelle puissance législative, quand ses législateurs ont administré le gouvernement d’une manière contraire à leurs engagemens et à leurs obligations indispensables, et ont envahi ce qui lui appartenait en propre, est le plus fort rempart qu’on puisse opposer à la rebellion, et le meilleur moyen dont on