Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/251

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245
par M. Locke.

ploieroit que pour le bien public, selon que les conjonctures et les affaires de l’état le demanderoient. Du reste, il n’est pas de mon sujet, ici, d’examiner si les périodes de tems fixés et réglés pour les assemblées législatives, ou la liberté laissée a un Prince de les convoquer, ou, peut-être le mêlange de l’un et de l’autre, sont sujets à des inconvéniens ; il suffit que je montre qu’encore que le pouvoir exécutif ait le privilège de convoquer et de dissoudre les conventions du pouvoir législatif, il ne s’ensuit point que le pouvoir exécutif soit supérieur au pouvoir législatif.

IX. Les choses de ce monde sont exposées à tant de vicissitudes, que rien ne demeure long-tems dans un même état. Les peuples, les richesses, le commerce, le pouvoir sont sujets à de grands changemens. Les plus puissantes et les plus florissantes villes tombent en ruine, et deviennent des lieux désolés et abandonnés de tout le monde ; pendant que d’autres, qui auparavant étoient déserts et affreux, deviennent des pays considérables, remplis de richesses et d’habitans. Mais les choses ne changent pas toujours de la même manière. En effet, souvent les intérêts particuliers conservent