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de John Locke.

l’infini, ayant toutes les idées abstraites, remplie enfin de belles connoissances qu’elle oublie malheureusement en venant au monde.

Tant de raisonnemens ayant fait le Roman de l’ame, il étoit réservé à l’illustre Locke d’en faire l’Histoire. Il a modestement développé à l’homme les secrets de la raison humaine, comme un excellent Anatomiste explique les ressorts du corps humain. Crainte de s’égarer dans ce vaste labyrinte, il le parcourut à l’aide du flambeau de la physique, et s’il se hasarda de parler quelquefois affirmativement, il osa aussi douter. Au lieu de définir tout d’un coup ce que nous ne connoissons pas, il examina par degrés ce qu’on a cherché depuis si long-tems à pénétrer. Tous ses raisonnemens sont fondés sur