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par M. Locke.

semblées qui exercent le pouvoir législatif. En effet, il n’est pas possible que les premiers instituteurs des sociétés aient si bien prévu les choses et aient été si maîtres des événemens futurs, qu’ils aient pu fixer un tems juste et précis pour les assemblées du pouvoir législatif, et pour leur durée, ensorte que ce tems répondit aux nécessités de l’état. Le meilleur remède qu’on ait pu trouver, en cette occasion, c’est sans doute de s’être remis à la prudence de quelqu’un qui fût toujours présent et en action, et dont l’emploi consistât à veiller sans cesse pour le bien public. Des assemblées du pouvoir législatif perpétuelles, fréquentes, longues sans nécessité, ne pourroient qu’être à charge au peuple, et que produire avec le tems des inconvéniens dangereux. Mais aussi des affaires soudaines, imprévues, urgentes, peuvent quelquefois exiger l’assistance prompte de ces sortes d’assemblées. Si les membres du corps législatif différoient à s’assembler, cela pourroit causer un extrême préjudice à l’état ; et même quelquefois les affaires qui sont sur le tapis, dans les séances de ce corps, se trouvent si importantes et si difficiles, que le tems qui auroit été limité pour la durée de l’assem-