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Du Gouvernement Civil,

donnés et tenus de rendre compte, qu’autant qu’ils se joignent à lui, et lui donnent leur consentement, c’est-à-dire, autant qu’ils le jugent à propos ; ce qui, certainement, est une subordination bien petite. Quant aux autres pouvoirs subordonnés d’un état, il n’est pas nécessaire que nous en parlions. Comme ils sont multipliés en une infinité de manières, selon les différentes coutumes et les différentes constitutions des différens états, il est impossible d’entrer dans le détail de tous ces pouvoirs. Nous nous contenterons de dire, par rapport à notre sujet et à notre dessein, qu’aucun d’eux n’a aucune autorité qui doive s’étendre au-delà des bornes qui lui ont été prescrites par ceux qui l’ont donnée, et qu’ils sont tous obligés de rendre compte à quelque pouvoir de l’état.

V. Il n’est pas nécessaire, ni à propos, que le pouvoir législatif soit toujours sur pied ; mais il est absolument nécessaire que le pouvoir exécutif le soit, à cause qu’il n’est pas toujours nécessaire de faire des loix, mais qu’il l’est toujours de faire exécuter celles qui ont été faites. Lorsque l’autorité législative a remis entre les mains de quelqu’un le pouvoir de faire exécuter les