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Du Gouvernement Civil,

a-t-il à faire de semblable à l’égard des étrangers, sur les actions desquels on ne sauroit compter ni prétendre avoir aucune jurisdiction ? Leurs sentimens, leurs desseins, leurs vues, leurs intérêts peuvent varier ; et on est obligé de laisser la plus grande partie de ce qu’il y a à faire auprès d’eux, à la prudence de ceux à qui l’on a remis le pouvoir confédératif, afin qu’ils emploient ce pouvoir, et ménagent les choses avec le plus de soin pour l’avantage de l’état.

VI. Quoique, comme j’ai dit, le pouvoir exécutif et le pouvoir confédératif de chaque société soient réellement distincts en eux-mêmes, ils se séparent néanmoins mal aisément, et on ne les voit guère résider, en un même tems, dans des personnes différentes. Car l’un et l’autre requérant, pour être exercés, les forces de la société, il est presque impossible de remettre les forces d’un état à différentes personnes qui ne soient pas subordonnées les unes aux autres. Que si le pouvoir exécutif, et le pouvoir confédératif, sont remis entre les mains de personnes qui agissent séparément, les forces du corps politique seront sous de