Page:Locke - Du gouvernement civil, 1795.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
226
Du Gouvernement Civil,

qui les représentent et qui ont été choisis par eux. Car, si quelqu’un prétendoit avoir le pouvoir d’imposer et de lever des taxes sur le peuple, de sa propre autorité, et sans le consentement du peuple, il violeroit la loi fondamentale de la propriété des choses, et détruiroit la fin du gouvernement. En effet, comment me peut appartenir en propre ce qu’un autre a droit de me prendre lorsqu’il lui plaira ?

VIII. En quatrième lieu, l’autorité législative ne peut remettre en d’autres mains le pouvoir de faire des loix. Car, cette autorité n’étant qu’une autorité confiée par le peuple, ceux qui l’ont reçue n’ont pas droit de la remettre à d’autres. Le peuple seul peut établir la forme de l’état, c’est-à-dire, faire résider le pouvoir législatif dans les personnes qu’il lui plaît, et de la manière qu’il lui plaît. Et quand le peuple a dit, nous voulons être soumis aux loix de tels hommes, et en telle manière ; aucune autre personne n’est en droit de proposer à ce peuple des loix à observer, puisqu’il n’est tenu de se conformer qu’aux règlemens faits par ceux qu’il a choisis et autorisés pour cela.

IX. Ce sont là les bornes et les restric-