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Du Gouvernement Civil,

de se conformer aux réglemens qu’on y suivroit. Aussi voyons-nous que les étrangers, qui passent toute leur vie dans d’autres états que ceux dont ils sont sujets, et jouissent des privilèges et de la protection qu’on y accorde ; quoiqu’ils soient tenus, même en conscience de se soumettre à l’administration qui y est établie, ne deviennent point néanmoins par-là sujets ou membres de ces états. Rien ne peut rendre un homme membre d’une société, qu’une entrée actuelle, qu’un engagement positif, que des promesses et des conventions expresses. Or, voilà ce que je pense touchant le commencement des sociétés politiques, et touchant ce consentement qui rend quelqu’un membre d’une société.




CHAPITRE VIII.

Des fins de la Société et du Gouvernement Politique.


Ier. Si l’homme, dans l’état de nature, est aussi libre que j’ai dit, s’il est le seigneur absolu de sa personne et de ses possessions, égal au plus grand et sujet à personne ;