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par M. Locke.

en pièces, se sont partagés en diverses petites dominations. Or, toutes ces choses sont de puissans témoignages contre la souveraineté paternelle, et prouvent clairement que ce n’a point été un droit naturel du père passé à ses héritiers, qui a fondé les gouvernemens dans le commencement du monde, puisqu’il est impossible, sur ce fondement-là, qu’il y ait eu tant de petits Royaumes, et qu’il ne devroit s’y être, trouvé qu’une seule Monarchie universelle, s’il est vrai que les hommes n’aient pas eu la liberté de se séparer de leurs familles, et de leur gouvernement tel qu’il ait été, et d’ériger différentes communautés et d’autres gouvernemens, tels qu’ils jugeoient à propos.

XXII. Telle a été la pratique du monde, depuis son commencement jusqu’à ce jour ; et aujourd’hui ceux qui sont nés sous un gouvernement établi et ancien, ont autant de droit et de liberté qu’on en a jamais eu et qu’ils en pourroient avoir, s’ils étoient nés dans un désert, dont les habitans ne reconnoîtroient nulles loix et ne vivroient sous aucuns réglemens. J’affirme ceci, parce que ceux qui veulent nous persuader que ceux qui sont