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Du Gouvernement Civil,

en sûreté, ni être en repos, ni se regarder comme étant en société civile, jusqu’à ce que l’autorité législative ait été placée en un corps collectif de gens, qu’on appelera Sénat, Parlement, ou de quelqu’autre manière qu’on voudra, et par le moyen duquel chacun, sans excepter le premier et le principal de la société, devienne sujet à ces loix, que lui-même, comme étant une partie de l’autorité législative, a établies, et jusqu’à ce qu’il ait été résolu, que qui que ce soit ne pourra, par sa propre autorité, diminuer la force des loix, quand une fois elles auront été faites, ni sous

    sorte de gouvernement fut formée, il peut être arrivé qu’on n’ait fait autre chose, que de remettre tout à la sagesse et à la discrétion de ceux qui étoient chois pour gouverneurs. Mais ensuite, par l’expérience, les hommes ont reconnu que ce gouvernement, auquel ils se trouvoient soumis, étoit sujet à toutes sortes d’inconvéniens, et que ce qu’ils avoient établi pour remédier à leurs maux, ne faisoit que les augmenter ; et on dit que vivre selon la volonté d’un seul homme, c’est la cause et la source de toutes les misères. C’est pourquoi ils ont fait des loix, dans lesquelles chacun pût contempler et lire son devoir, et connoître les peines que méritent ceux qui les violent ». Hooker, Ecc. Pol., lib. 1, §. 10.