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Du Gouvernement Civil,

veut bien faire connoître sa conduite pleine d’affection envers les Israélites, il leur dit que bien qu’il les ait châtiés, il ne les aime pas moins, parce qu’il les a châtiés, comme l’homme châtie son enfant[1], c’est-à-dire, avec affection et avec tendresse, et leur donne à entendre qu’il ne les tenoit pas sous une discipline plus sévère, que leur bien et leur avantage ne le requéroit. Or, c’est par rapport à ce pouvoir que les enfans sont tenus d’obéir à leurs pères et à leurs mères, afin que leurs soins et leurs travaux en puissent être moins grands et moins longs, ou afin qu’ils ne soient pas mal récompensés.

XVII. De l’autre côté, l’honneur et tous les secours que la gratitude exige des enfans, à cause de tant de bienfaits qu’ils ont reçus de leurs pères et de leurs mères, sont des devoirs indispensables des enfans, et les propres privilèges des pères et des mères. Ce dernier article tend à l’avantage des pères et des mères, comme le premier tend à l’avantage des enfans ; quoique l’éducation, qui est le devoir des parens, semble emporter plus de pouvoir et donner plus

  1. Deuter. VIII. 5.