La IXe folie et la greigneur fut la derrenière ; car, quant Dieu la mist à raison pourquoy elle avoyt trespassé son commandement et fait pechier son seigneur, lors elle excusa et dist que le serpent lui avoit fait faire et conseillié. Dont elle cuida allegier son pechié pour chargier autruy. Dont il sembla que Dieu s’en courrouça plus que devant, pour ce que Dieux lui respondist que dont de là en avant en seroit la bataille entre elle et l’ennemy, pour ce qu’elle crut contre luy et qu’elle vouloit estre pareille à Dieu, et pour ce qu’elle passa son commandement, et pour ce qu’elle creut plus l’ennemy que lui qui l’avoit faicte, et pour ce qu’elle deceut son seigneur par son fol conseil et que elle s’esforça de excuser son meffaict et son pechié, et pour cestes causes Dieu ordonna la bataille entre homme et femme et l’ennemy. Car moult il desplut à Dieu l’excusacion, comme il fait aujourd’uy de telz qui viennent à confession devant leur prestre, qui est en lieu de Dieu, si se excusent en leur confession devant leur prestre, et pollicent leur meffait, c’est-à-dire qu’ilz ne dient pas leurs pechiés sy vilment comme ilz ont meffait, et en ont honte de le dire ; maiz ilz n’avoient pas honte de le faire. Et pour ce ilz ressamblent à nostre première mère Eve