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fut amie de Dieu, et ot bonne vie et bonne fin, et vit l’en plus grant clarté et planté de petiz enfanz en sa mort ; ce ne furent pas les petiz chiens que l’on vit à la mort de l’autre, comme ouy avez.




Du debat qui fut entre le sire de Beaumanoir et une dame
Chappitre XXIe


Mes belles filles, je vous prye que vous ne soyez mis des premières à prendre les estas nouveaulx, et que en cestui cas vous soiez les plus tardives et les derrenières, et par especial de prandre estat de femmes d’estrange païs, sy comme je vous diray d’un debat qui fut d’une baronnesse qui demouroit en Guienne et du sire de Beaumanoir, père de cestuicy qui à présent est, qui fut malicieux et saige chevallier. La dame le arraysonnoit de sa femme et lui dist : « Beau cousin, je viens de Bretaigne, et ay veu belle cousine vostre femme, qui n’est pas atournée, ne sa robe estoffée comme les dames de Guienne et de plusieurs autres lieux ; car les pourfiz de ses coursés et de ses chapperons ne sont pas assez grans ne de la guise qui queurt à present. » Le chevalier luy respondi : « Ma dame, puisqu’elle n’est pas arrayée à vostre guise et comme vous, et que ses pourfizvous semblent petiz et que vous m’en blasmés, sachiez que vous ne m’en blasmerés plus ; ains la