Page:Livre d'hommage des lettres françaises à Émile Zola, 1898.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il vaincra envers et contre tous ; l’Idée brisera le glaive ! Il a appelé la Vérité, elle est en marche, elle sera ici demain, elle enfoncera les portes et inclinera les têtes rebelles et convaincra les gens de bonne foi. N’apercevez-vous pas les éclairs de la vérité triomphante qui sillonnent le ciel ?

Gloire à Émile Zola !

Henry BAUËR,
Rédacteur à l’Écho de Paris.

Zola fait un puissant effort en faveur de la vérité et, de ce qu’il croit fermement être la justice : nul n’a le droit de mettre en doute sa bonne foi, son désintéressement, et de refuser à son courage l’admiration qui lui est due. Il a qualifié lui-même de révolutionnaire le moyen dont il s’est servi, et la violence de son attaque a pu être regardée comme nuisible à la cause qu’il soutient ; mais il n’eût pas recouru à ce moyen extrême, si l’on ne se fût obstiné à étouffer la lumière. Malgré les subtilités de la procédure, l’évidente partialité du magistrat et la pression exercée contre le jury, une grande partie de la vérité est apparue aux débats ; c’est à Zola qu’on le doit, et peut-être lui devra-t-on qu’elle soit enfin connue toute entière. C’est pourquoi je crois bon de répondre aux sauvages qui crient : À bas Zola ! Mort à Zola ! par ces cris plus humains et plus français : Vive la Vérité ! Vive la Justice ! Vive celui qui combat pour elle !