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nombre considérable de signatures, parmi lesquelles on a pu relever les noms les plus illustres. En effet, jamais en France on n’a compris la férocité mesquine et superflue. On s’en étonnera plus tard davantage. L’intérêt bien entendu devrait à lui seul conseiller la justice à défaut de la bonté, car enfin, il y a l’histoire — et la voici déjà qui commence.

Jean PSICHARI,
professeur au Collège de France.

L’ACTE NÉCESSAIRE

M. Brunetière, dans la Revue des Deux-Mondes, écrit du dernier livre de Zola : « On se tromperait si l'on cherchait dans Paris ce que semble en annoncer le titre, mais ce que M. Zola n’a pas voulu y mettre : une synthèse, un symbole de la grande ville. Le vrai sujet de Paris, nettement circonscrit, c’est la déchristianisation de l’abbé Pierre Froment. »

Ce mot de M. Brunetière explique les fureurs soulevées contre Zola, le concert habilement orchestré d’injures, de mensonges, de calomnies, où Ton reconnaît la main directrice de l’Église. La poignée est au Jésus et la pointe partout.

Lourdes, Rome, Paris, voilà le crime.

À Lourdes, la glorification de l’absurde fait prendre en pitié à Pierre Froment l’essai de retour en arrière, à la primitive foi des peuples, jeunes, courbés sous la terreur de l’ignorance. Il voit Rome, incapable de renouveau, moribonde parmi ses ruines, grande ombre