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L’éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crane des brebis !
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis !
Une tache de populace
Les brunit comme un sein d’hier.
Le dos de ces mains est la place
Qu’en baisa tout Révolté fier !
Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d’amour chargé
Sur le bronze des mitrailleuses
À travers Paris insurgé !
Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,
À vos poings, mains où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux !
Et c’est un soubresaut étrange
Dans nos êtres, quand quelquefois
On veut vous déhâler, mains d’ange,
En vous faisant saigner les doigts.
ARTHUR RIMBAUD.