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Ô mon sentier de confidence,
Que ton ombrage bien-aimé
Garde toujours la souvenance
Des rêves d’or qui m’ont charmé !

Ô sentier, doux sentier que j’aime,
Plein d’ombre et de riants détours,
Puisses-tu demeurer l’emblème
Du chemin que suivront mes jours !…

Ah ! comme toi, puisse ma vie
Être paisible et sans écueil,
Et, par une trace fleurie,
Conduire mes pas au cercueil !


Gabriel Monavon.

LA CRÉOLE

Au delà des hautes montagnes
Et plus loin que les vastes mers,
J’ai quitté mes belles campagnes
Et j’ai versé des pleurs amers.

Je demande en vain à ces plaines
Qui se déroulent sous mes yeux,
Les doux parfums dont les haleines
M’ont fait souvent rêver des cieux.

Les mouches qui, dans les nuits chaudes,
Étincellent sur les gazons,
Étaient, là-bas, des émeraudes
Volant comme les papillons.[1]

Et quand le soir devenait sombre,
On en paraît ses noirs cheveux,

  1. Le Fulgore porte-lanterne.